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Le 1er juillet 2025, le Sénat a examiné et adopté en deuxième lecture la proposition de loi créant un délit autonome d’homicide routier. Pour l’Association Victimes Solidaires, cette évolution n’est pas simplement une réforme technique. Elle constitue une avancée majeure dans la reconnaissance de la gravité des comportements routiers délinquants et répond à une revendication ancienne des familles de victimes de la route. Depuis des années, notre association porte aux côtés des proches de victimes la nécessité de nommer plus justement la réalité de certains accidents mortels. Ce projet de loi vient enfin traduire dans le droit la volonté de ne plus banaliser les morts sur la route.

Une demande portée par les familles depuis trop longtemps

Il est difficile de mettre en mots le sentiment d’injustice que ressentent les familles de victimes lorsqu’un décès causé par un conducteur alcoolisé, sous stupéfiants, ou en violation flagrante du Code de la route, est juridiquement réduit à un « homicide involontaire ».

Ce terme, utilisé aujourd’hui pour désigner aussi bien un accident domestique qu’un acte de conduite sous l’empire d’alcool ou de drogues, efface la spécificité des drames routiers. Il ne dit rien de la gravité des comportements. Il ne reflète ni la colère des proches, ni la dimension profondément évitable de ces morts.

En tant qu’association d’aide aux victimes, nous entendons depuis trop longtemps cette souffrance : celle de voir les mots du droit en décalage avec la violence subie.

C’est pourquoi nous saluons la création du délit d’homicide routier : elle répond à une exigence de vérité et de reconnaissance. Elle signifie que la société ne détourne plus le regard sur la dangerosité de certains comportements au volant.


Nommer ce qui doit l’être : un changement de culture

L’homicide routier ne sera pas une nouvelle infraction, mais une qualification spécifique au sein des homicides involontaires. Ce choix sémantique n’est pas anodin : il vient rompre avec la neutralité apparente du langage juridique.

Car dans les cas visés par ce nouveau délit, il ne s’agit pas de simples erreurs ou d’imprudences passagères. Il s’agit de prises de risque délibérées : conduire après avoir bu, consommer des stupéfiants avant de prendre le volant, rouler à très vive allure, ignorer des interdictions de conduire, s’exposer à la récidive. Ce sont des actes de transgression consciente, qui mettent en péril non seulement l’auteur, mais surtout les autres usagers.

La proposition de loi prend acte de cette volonté d’ignorer la règle et le risque, et vient lui opposer une réponse symbolique forte. C’est un changement de culture : la route n’est pas un espace d’exception du droit pénal. Elle doit être un lieu de responsabilité.


Ne pas se méprendre : une infraction toujours qualifiée d’involontaire

L’Association Victimes Solidaires tient toutefois à rappeler un point essentiel : le nouveau délit d’homicide routier demeurera juridiquement une infraction involontaire.

En droit, cela signifie que l’intention de tuer ne sera jamais retenue dans ce cadre. Le texte ne transforme pas un accident mortel en meurtre. Il distingue, au sein des homicides involontaires, ceux dont l’origine réside dans des comportements routiers particulièrement dangereux, pour en souligner la gravité.

C’est pourquoi nous appelons à la plus grande vigilance : ce changement d’appellation ne doit pas être vidé de sa substance par des argumentaires de défense visant à le présenter comme une simple opération de communication législative. Il ne s’agit pas d’un « effet de langage ». Il s’agit d’un choix de société.

Les juridictions devront refuser toute tentative de minimisation, toute plaidoirie visant à rappeler que le conducteur « n’a pas voulu tuer », comme si cela suffisait à éteindre la responsabilité. Ne pas vouloir tuer n’efface pas la conscience du risque.


L’élargissement des circonstances aggravantes : un outil adapté à la réalité

La loi en cours d’adoption prévoit également un élargissement des circonstances aggravantes, permettant de mieux caractériser les cas où l’homicide routier pourra être retenu.

Désormais, la conduite sans permis, le refus d’obtempérer, ou la récidive de certaines infractions routières pourront être considérées comme des éléments constitutifs de l’homicide routier aggravé.

Pour notre association, il s’agit d’une mesure cohérente avec la réalité de terrain. Les drames de la route ne résultent presque jamais d’un seul facteur, mais d’un faisceau de négligences, de manquements ou de provocations. Il était indispensable de donner aux juges les moyens de tenir compte de cette complexité, et de sanctionner de manière proportionnée.


Une avancée symbolique qui doit devenir une réalité judiciaire

Mais nous ne pouvons nous contenter d’un changement d’intitulé. Le véritable enjeu est celui de l’application.

Aujourd’hui, les peines prononcées dans les dossiers d’homicide involontaire routier sont, le plus souvent, modestes. Dans de nombreux cas, elles sont assorties d’un sursis ou d’un aménagement. Les proches des victimes repartent avec un sentiment d’impunité, d’incompréhension, parfois même de mépris.

Si les juridictions n’utilisent pas pleinement les outils que leur donne la loi, le terme d’homicide routier perdra son impact. Si les juges continuent à prononcer des peines faibles, même face à des comportements gravissimes, les familles continueront à ne pas se sentir reconnues.

Nous en appelons à une prise de conscience collective. Ce texte doit être le point de départ d’un renouveau judiciaire en matière de contentieux routier.


La fin d’un angle mort de la justice pénale

Pendant longtemps, la route a été un angle mort du droit pénal. On y mourait dans le silence. On y blessait sans conséquence sérieuse. On y admettait des comportements dangereux comme des fatalités.

Avec cette réforme, le législateur dit enfin : la route n’échappe pas à la règle de droit. L’irresponsabilité n’est plus une option. Le permis de conduire n’est pas un permis d’impunité.

Mais cette rupture n’aura de valeur que si elle est incarnée dans les audiences, si elle est prise en main par les magistrats, si elle est défendue avec constance par l’ensemble de la chaîne judiciaire.

En conclusion, un progrès pour les victimes, un appel à la rigueur

L’Association Victimes Solidaires accueille avec espoir l’adoption de cette loi créant le délit d’homicide routier. C’est un progrès pour les victimes. C’est une reconnaissance de leur combat. C’est une étape, importante, dans la construction d’une justice plus attentive à la réalité des violences routières.

Mais ce texte ne sera utile que s’il est suivi d’effet. Il faut désormais que les tribunaux fassent preuve de rigueur, que les peines prononcées soient à la hauteur des drames, et que les comportements irresponsables cessent d’être traités avec indulgence.

Parce qu’au-delà du droit, il y a des vies. Des familles. Des absents. Et qu’il est temps que la justice dise clairement : sur la route aussi, il y a des limites à ne pas franchir.

Aux côtés des victimes, partout en France

Depuis sa création, l’Association Victimes Solidaires agit pour accompagner toutes les victimes de la route et de dommages corporels. Elle regroupe des bénévoles engagés, eux-mêmes parfois victimes ou proches de victimes, ainsi que des professionnels du droit, du soin et de l’accompagnement. Ensemble, ils offrent écoute, soutien et information à toute personne confrontée à un accident ou à une épreuve traumatique.

Un numéro d’accueil est accessible 7 jours sur 7, pour permettre aux victimes d’être guidées dès les premières heures. Des délégations sont présentes dans plusieurs régions de France, pour garantir une action de proximité, sur le terrain, au plus près des réalités locales.

Face à l’épreuve, aucune victime ne devrait être seule. C’est la mission que l’Association Victimes Solidaires s’est donnée, et qu’elle continuera à honorer avec détermination.

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Vos questions, nos réponses

Qui va déterminer mon droit à indemnisation ?

Si vous êtes passager d’un véhicule, piéton ou cycliste, pas de difficultés : la loi vous garantit une indemnisation intégrale. C’est l’assureur du véhicule vous transportant (pour les passagers) ou l’assureur du véhicule adverse qui devra vous indemniser. Dans les autres cas, pour déterminer votre droit à indemnisation, le procès-verbal de police ou de gendarmerie est une pièce essentielle. Il va permettre de déterminer les circonstances de l’accident et les fautes éven­tuelles des conducteurs. Votre indemnisation en dépend si vous étiez conducteur au moment des faits. Si vous n’avez commis aucune faute de conduite, votre droit à indemnisation est total. Si on peut vous reprocher une faute, votre indemnisation risque d’être réduite selon la gravité de cette faute. Tout cela, c’est le procès-verbal d’accident qui va le déterminer. Soyez vigilants, l’expérience démontre qu’un grand nombre de procès-verbaux sont imprécis, incomplets. Parfois ce sont les situations qui sont litigieuses. Enfin, n’ignorez pas que les assureurs ont, entre eux, des conventions qui prévoient, dans certaines circonstances un partage de responsabilité automatique qui réduira d’autant votre droit à indemnisation. Pour éviter ces pièges, il faut agir rapidement et ne pas hésiter à prendre conseil.


Sans procès-verbal, comment démontrer la qualité de piétons, de cyclistes ou de passagers afin d'obtenir rapidement une provision ?

Certes la Loi Badinter du 5 juillet 1985 garantit l’indemnisation des victimes qui n’étaient pas conductrices au moment de l’accident. Néanmoins, la difficulté sera de démontrer votre qualité de piéton, de cycliste ou de passager. Devoir attendre le procès-verbal pourrait prendre plusieurs mois et retarderait d’autant toute provision. Il existe néanmoins des moyens simple pour démontrer que vous n’étiez pas conducteur. Pour les passagers, une attestation du conducteur fera l’affaire. Dans les autres cas, il est conseillé de demander au commissariat ou à la gendarmerie chargé de l’enquête un « triplicata d’accident », formulaire simplifié constatant l’accident et l’identité des personnes impliquées. On peut aussi produire des articles de presse mentionnant que la victime était cycliste ou piéton. Ces preuves sont admises par les tribunaux et doivent satisfaire votre assureur.


En cas d'accident de la route, doit-on attendre d'obtenir le procès-verbal pour obtenir une provision ?

La loi Badinter du 5 juillet 1985 prévoit un droit à indemnisation intégrale pour certaines catégories de victimes : les passagers d’un véhicule, les piétons ou les cyclistes heurtés par un véhicule, les conducteurs ayant quitté le volant au moment de l’accident et considérés dès lors comme piétons. Dans tous ces cas, sauf faute exceptionnellement grave (et rarement retenue) de la part des victimes, l’indemnisation est acquise quelque soient les circonstances. Plus besoin d’attendre les conclusions de l’enquête sur les responsabilités pour déclencher les premières demandes de provisions sur votre indemnisation définitive. Ainsi, le processus indemnitaire pourra commencer sans attendre d’obtenir la copie du procès-verbal. Parfois, les assureurs jouent la montre afin de gagner du temps. En théorie, si la victime n’était pas conductrice au moment de l’accident et que cela peut être prouvé, une provision doit être versée sans délai et une expertise médicale doit être mise en place.


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