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Le 5 juillet 2025, la loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, a célébré ses 40 ans. Ce texte est l’un des fondements du droit de l’indemnisation des victimes d’accidents de la route en France. Conçue pour renforcer les droits des victimes et simplifier leur accès à l’indemnisation, cette loi demeure aujourd’hui une référence en matière de réparation du dommage corporel.

Son objectif principal est de garantir que toute victime d’un accident de la route puisse être indemnisée rapidement, efficacement et équitablement, sans avoir à engager de longues procédures judiciaires. Si la loi a permis de structurer et d’accélérer le traitement des dossiers, elle rencontre encore des limites dans son application pratique, que l’association Victimes Solidaires souhaite rappeler à l’occasion de ce quarantième anniversaire.

A l'origine de la Loi BADINTER, une volonté de simplifier, protéger et accélérer les démarches d’indemnisation

La loi Badinter est née d’un constat d’injustice. Avant 1985, les victimes de la route devaient affronter des procédures longues, complexes et incertaines. Il leur revenait de prouver non seulement l’accident, mais aussi la faute du conducteur adverse, dans un système souvent déséquilibré au profit des assureurs.

Avec cette loi, le législateur a souhaité renverser la logique. Désormais, ce sont les compagnies d’assurance qui supportent la charge d’indemniser, dans des délais strictement encadrés. La victime bénéficie ainsi d’un cadre juridique protecteur, propice au règlement amiable de l’indemnisation, tout en conservant la possibilité de saisir la justice si nécessaire.

Un champ d’application large : tous les accidents impliquant un véhicule terrestre à moteur

La loi Badinter s’applique à tout accident de la circulation survenu sur le territoire français – métropole, départements d’outre-mer, collectivités comme la Polynésie française ou la Nouvelle-Calédonie – impliquant un véhicule terrestre à moteur.

La notion d’implication est centrale. Il n’est pas nécessaire que le véhicule ait percuté la victime pour que la loi s’applique. Il suffit qu’il ait joué un rôle causal dans l’accident (par exemple, un piéton qui chute en tentant d’éviter un véhicule qui roule trop vite).

À l’inverse, si l’accident implique un vélo ou une trottinette sans moteur, ou un tramway sur une voie qui lui est propre, la loi Badinter ne s’applique pas. En revanche, si un tramway percute une voiture à un croisement, les victimes peuvent être indemnisées selon les dispositions de cette loi.

La Loi BANDINTER : Une typologie des victimes pour adapter les règles d’indemnisation

La loi Badinter distingue plusieurs catégories de victimes selon leur statut au moment de l’accident, ce qui influe directement sur leurs droits à indemnisation.

Le conducteur victime : un droit à indemnisation conditionné par la faute

Lorsqu’une personne conduit un véhicule terrestre à moteur et subit un accident, elle peut être indemnisée… sauf si sa propre faute de conduite est reconnue. Cette faute, si elle a contribué à l’accident, peut réduire voire exclure son droit à réparation. Ainsi, un conducteur qui grille un feu rouge ou circule en excès de vitesse pourrait se voir opposer sa responsabilité pour limiter les sommes versées.

Les victimes non conductrices : une protection renforcée

Les piétons, passagers, cyclistes ou utilisateurs d’engins non motorisés sont quant à eux largement protégés. Leur propre comportement ne leur est opposable que s’il constitue une faute inexcusable, et à la condition qu’elle soit la cause exclusive de l’accident. En pratique, cela est rare.

Les victimes dites « super-protégées »

Les victimes de moins de 16 ans, de plus de 70 ans ou lourdement handicapées (taux d’invalidité supérieur à 80%) bénéficient d’une protection maximale. Même une faute inexcusable ne peut leur être opposée, sauf si elles ont volontairement provoqué leur propre dommage, ce qui demeure exceptionnel.

La Loi BADINTER : Des délais stricts imposés aux assureurs pour accélérer l’indemnisation des victimes

Pour garantir l’efficacité de la procédure, la loi Badinter impose aux compagnies d’assurance des délais précis, assortis de sanctions financières en cas de manquement.

Le questionnaire Badinter : une première étape obligatoire

Dans les six semaines suivant l’accident, l’assureur est tenu d’adresser à la victime un questionnaire d’indemnisation (dénommé questionnaire Badinter), destiné à recueillir les informations essentielles sur les circonstances de l’accident, les préjudices subis, l’état de santé de la victime, et les coordonnées des organismes sociaux.

Une première offre dans les huit mois

L’assureur dispose ensuite d’un délai de huit mois maximum pour présenter une offre d’indemnisation à la victime. Ce délai est suspendu si l’état de santé n’est pas consolidé. Dans ce cas, une provision doit être versée dans les trois mois suivant l’accident pour couvrir les besoins urgents de la victime.

Une offre définitive dans les cinq mois suivant la consolidation

Lorsque la consolidation est médicalement constatée, l’assureur doit présenter à la victime une offre définitive d’indemnisation dans un délai de cinq mois. En cas de retard, ou si l’offre est manifestement insuffisante, l’assureur est sanctionné par le doublement du taux d’intérêt légal sur les sommes dues.

Le rôle fondamental de l’expertise médicale dans la reconnaissance des préjudices

L’expertise médicale est un pilier de la procédure d’indemnisation. Elle permet d’évaluer, de façon contradictoire, l’état de santé de la victime et les conséquences de l’accident sur sa vie.

Une première expertise souvent organisée par l’assureur

Dès les premières semaines, une expertise peut être proposée par la compagnie. Il est essentiel, même dans un cadre amiable, que la victime soit assistée d’un médecin-conseil indépendant. Trop souvent, les victimes pensent à tort que l’assureur agit dans leur intérêt. En réalité, les conclusions médicales auront un impact direct sur le montant de l’indemnisation.

L’expertise de consolidation : étape-clé de la procédure

Une fois l’état de santé stabilisé, une expertise de consolidation permet de fixer les postes de préjudices définitifs : déficit fonctionnel permanent, souffrances endurées, incidence professionnelle, frais futurs, assistance par tierce personne…

Ce rapport d’expertise servira de base à l’offre d’indemnisation finale. Il est donc indispensable que la victime soit accompagnée pour défendre ses droits lors de cette étape cruciale.

Le versement de provisions : une nécessité vitale pour les victimes

Dans de nombreux cas, notamment lorsqu’il s’agit de blessures graves (traumatisme crânien, amputation, tétraplégie...), la victime a besoin d’une avance sur indemnisation. C’est le rôle des provisions.

L’assureur doit verser une provision dès lors que le droit à indemnisation n’est pas sérieusement contesté, et que la victime justifie d’un besoin financier lié à l’accident (perte de revenus, soins, aménagement du domicile…).

Si la proposition est insuffisante, ou en cas de refus, la victime peut saisir le juge des référés pour demander le versement d’une provision adaptée à sa situation.

La procédure judiciaire : une voie toujours ouverte pour contester les propositions de l’assurance

Bien que la loi Badinter favorise le règlement amiable des dossiers, elle n’exclut pas le recours au juge. Si l’assureur refuse d’indemniser correctement, si une faute est injustement reprochée à la victime, ou si l’expertise est contestable, la victime peut saisir le tribunal judiciaire pour faire valoir ses droits.

Ce recours peut viser à :

  • Obtenir une expertise judiciaire indépendante,

  • Contester une offre insuffisante,

  • Fixer judiciairement le droit à indemnisation et le montant des préjudices.

La Loi BADINTER : Un texte fondateur à défendre et à faire évoluer

La loi Badinter a permis une avancée majeure en matière de réparation du dommage corporel. Elle est aujourd’hui reconnue comme l’un des systèmes les plus protecteurs d’Europe. Pourtant, comme l’ont rappelé plusieurs colloques organisés en 2025, son efficacité repose sur la rigueur des assureurs... et celle des victimes elles-mêmes.

Trop souvent encore, des retards, des offres sous-évaluées, ou des expertises orientées viennent compromettre une indemnisation juste et complète. La vigilance reste donc de mise.

L’engagement de l’association Victimes Solidaires aux côtés des victimes de la route

Depuis sa création, Victimes Solidaires se bat pour que chaque victime d’un accident de la route puisse bénéficier d’une indemnisation conforme à ses droits.

Nos équipes de bénévoles et de professionnels accompagnent les victimes et leurs proches à chaque étape du parcours :

  • Information sur leurs droits,

  • Aide au remplissage des questionnaires,

  • Soutien pour organiser les expertises,

  • Orientation vers des avocats spécialisés ou des médecins-conseils indépendants.

Nos bénévoles ont eux aussi été victimes. Ils sont disponibles 7 jours sur 7 partout en France.

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Vos questions, nos réponses

Qui va déterminer mon droit à indemnisation ?

Si vous êtes passager d’un véhicule, piéton ou cycliste, pas de difficultés : la loi vous garantit une indemnisation intégrale. C’est l’assureur du véhicule vous transportant (pour les passagers) ou l’assureur du véhicule adverse qui devra vous indemniser. Dans les autres cas, pour déterminer votre droit à indemnisation, le procès-verbal de police ou de gendarmerie est une pièce essentielle. Il va permettre de déterminer les circonstances de l’accident et les fautes éven­tuelles des conducteurs. Votre indemnisation en dépend si vous étiez conducteur au moment des faits. Si vous n’avez commis aucune faute de conduite, votre droit à indemnisation est total. Si on peut vous reprocher une faute, votre indemnisation risque d’être réduite selon la gravité de cette faute. Tout cela, c’est le procès-verbal d’accident qui va le déterminer. Soyez vigilants, l’expérience démontre qu’un grand nombre de procès-verbaux sont imprécis, incomplets. Parfois ce sont les situations qui sont litigieuses. Enfin, n’ignorez pas que les assureurs ont, entre eux, des conventions qui prévoient, dans certaines circonstances un partage de responsabilité automatique qui réduira d’autant votre droit à indemnisation. Pour éviter ces pièges, il faut agir rapidement et ne pas hésiter à prendre conseil.


Sans procès-verbal, comment démontrer la qualité de piétons, de cyclistes ou de passagers afin d'obtenir rapidement une provision ?

Certes la Loi Badinter du 5 juillet 1985 garantit l’indemnisation des victimes qui n’étaient pas conductrices au moment de l’accident. Néanmoins, la difficulté sera de démontrer votre qualité de piéton, de cycliste ou de passager. Devoir attendre le procès-verbal pourrait prendre plusieurs mois et retarderait d’autant toute provision. Il existe néanmoins des moyens simple pour démontrer que vous n’étiez pas conducteur. Pour les passagers, une attestation du conducteur fera l’affaire. Dans les autres cas, il est conseillé de demander au commissariat ou à la gendarmerie chargé de l’enquête un « triplicata d’accident », formulaire simplifié constatant l’accident et l’identité des personnes impliquées. On peut aussi produire des articles de presse mentionnant que la victime était cycliste ou piéton. Ces preuves sont admises par les tribunaux et doivent satisfaire votre assureur.


En cas d'accident de la route, doit-on attendre d'obtenir le procès-verbal pour obtenir une provision ?

La loi Badinter du 5 juillet 1985 prévoit un droit à indemnisation intégrale pour certaines catégories de victimes : les passagers d’un véhicule, les piétons ou les cyclistes heurtés par un véhicule, les conducteurs ayant quitté le volant au moment de l’accident et considérés dès lors comme piétons. Dans tous ces cas, sauf faute exceptionnellement grave (et rarement retenue) de la part des victimes, l’indemnisation est acquise quelque soient les circonstances. Plus besoin d’attendre les conclusions de l’enquête sur les responsabilités pour déclencher les premières demandes de provisions sur votre indemnisation définitive. Ainsi, le processus indemnitaire pourra commencer sans attendre d’obtenir la copie du procès-verbal. Parfois, les assureurs jouent la montre afin de gagner du temps. En théorie, si la victime n’était pas conductrice au moment de l’accident et que cela peut être prouvé, une provision doit être versée sans délai et une expertise médicale doit être mise en place.


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